Au grand banquet de ma pensée,
Les convives sont réunis
Parlant dans la cacophonie
Que leur offre la liberté.
L’Inspiration et la Folie
S’entretiennent avec Passion
Pour savoir qui de la Raison
Est la véritable égérie.
Tandis que dans un autre coin,
La Ruse et la Subtilité
N’arrivent pas à s’accorder
Sur celle qui me rend malin.
Mais le point d’orgue des débats
Est atteint par Vertu et Vice :
L’une défend que les délices
Sont les plus nobles ici-bas
Des idéaux que l’on poursuit,
Alors que l’autre ne démord
Que perdre son temps est un tort
Et qu’il faut que tout soit uni
Dans un élan, dans un effort
Pour embellir toute la vie
A l’intérieur et au-dehors
De l’être unique que nous sommes
Pour parvenir jusqu’au summum.
Alors les invités s’approchent,
Chacun y allant de son mot
Pour déchaîner sur ses rivaux
Tous ses griefs et ses reproches.
C’est la routine que je vis,
Moi, conscience enchaînée,
Même si du roi j’ai l’habit
Je suis le prisonnier
De ce royaume désuni,
Divisé, déchiré.