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Alors je pourrai dire, heureux :
"J’ai vécu la beauté du monde"
Lorsqu’en m’envolant vers les cieux
J’aurai vaincu l’aspect immonde
Qui s’abritant dans le Mirage
Cache ses traits de vagabond,
Et dissimule en son ombrage
Ses nuées d’habiles démons.
Ne croyez pas que la beauté
Soit juste une offrande éphémère,
C’est une vertu accordée,
Une expression de la lumière.
La beauté qui ne dure pas
Ne peut se nommer qu’apparence,
Ne vous jetez pas dans ses bras,
Préférez-lui la transparence.
Comme une toile d’araignée
Au dangereux charme trompeur,
L’apparence veut attirer
Pour nous dévorer dans l’erreur.
Tout ce qui brille n’est pas or,
Approfondissez vos regards.
Ne restez pas là au-dehors,
Entrez dans le temple de l’art.
Au fond de chacun d’entre nous
Dort une même vérité :
Ce que Dieu a placé en nous
Ne demande qu’à s’exprimer.
Celui qui dans ce monde brille,
Dans sa vanité risque fort
De n’être qu’un feu de brindilles
Se consumant jusqu’à la mort.
Nous pouvons être illuminés
D’un feu pur comme le soleil,
A condition de sacrifier
De la matière les merveilles.
Ces séduisantes affamées
Détruisent la subtilité,
Réduisent l’âme à la damner
Dans un esclavage effréné.
Quand nous en serons délivrés
Par nos désirs simples et purs,
La Lumière pourra passer
Et révéler notre nature.
Alors, la beauté éternelle
Irradiera de Son amour
Jusqu’à concrétiser le Ciel,
Qui est nôtre depuis toujours.
