Un concert de klaxons me casse les oreilles.
La clameur enragée qui monte de la rue
Résonne dans la pièce en un bruit sans pareil.
C’est ainsi tous les jours : les autos tonitruent.
Cette attaque de décibels est inutile.
Car aucun mètre n’est gagné sur le bitume.
Les autos sont rangées dans ce parcours futile
En file de moutons qui bêlent et transhument.
Et l’on entend parfois un bruit vif et strident :
Comme un chien de berger, un agent de la route,
Exhorte le troupeau, par son sifflet hurlant,
A resserrer les rangs d’un trafic goutte-à-goutte.
Qui se soucie de moi, qui subis de plein fouet
Cet écho amplifié aux murs des bâtiments ?
Je serais bientôt sourd, je suis déjà muet,
J’ai beau me plaindre, en vain, personne ne m’entend.